DiagnostiquePublié le 11.04.2019

Nouvelle méthode pour détecter la malaria


Des chercheurs de l’Institut Adolphe Merkle à l’Université de Fribourg ont découvert une méthode innovante pour détecter dans le sang la présence des parasites responsables de la malaria. Un outil de diagnostic pour la détection d’infections asymptomatiques est en développement.

Le groupe de chimie macromoléculaire du Professeur Nico Bruns, en collaboration avec l’Institut suisse de santé tropicale et publique et le Département de médecine de l’Université de Fribourg, ont choisi de se concentrer sur l’hemozoïne, une molécule générée par le parasite de la malaria quand celui-ci digère de l’hémoglobine, la protéine qui transporte l’oxygène dans les cellules de sang rouges. Pour observer la présence de ce biomarqueur, les scientifiques ont choisi la formation de polymères comme indicateur.

Détection même sans symptômes
L’hémozoïne est utilisée comme catalyseur d’une réaction de polymérisation supérieure à 33 degrés. La solution de polymères passe d’un état transparent à laiteux et la vitesse de réaction est directement liée à la concentration du biomarqueur. De plus, de toutes petites quantités d’hémozoïne suffisent pour lancer la réaction.

Ce résultat, publié dans le journal Nature Communications, fait désormais l’objet d’une recherche appliquée à l’Institut Merkle. Menée par le Docteur Jonas Pollard, l’équipe Hemolytics travaille au développement d’une méthode de diagnostic de la malaria plus sensible aux parasites, qui pourrait permettre de faire baisser les coûts de la santé dans certains pays. L’outil est spécifiquement conçu pour découvrir les porteurs asymptomatiques du parasite qui pourraient transmettre la maladie à leur insu, rendant l’éradication difficile.

Premiers essais en cours
Le projet est soutenu financièrement par de nombreux partis, dont le Fonds national suisse, Pôle de recherche national Matériaux Bio-Inspirés, la Fondation Novartis pour la recherche biomédicale, une bourse Bridge (Innosuisse et Fonds national), et la Fondation Gebert-Rüf. Le projet a aussi pris cette année la troisième place du prix à l’innovation du fonds d’innovation Ypsomed. Les premiers essais  de l’outil diagnostic ont déjà été effectués au Brésil et une demande de patente soumise.  

Informations complémentaires:

Article: Rifaie-Graham, O.; Pollard, J.; Raccio, S.; Balog, S.; Rusch, S.; Hernández-Castañeda, M.A.; Mantel, P.Y.; Beck, H.P.; Bruns, N. Hemozoin-catalyzed precipitation polymerization as an assay for malaria diagnosis, Nature Communications, 2019, 1369